Débat 2 : RPL - ADF - UPP : Comment lutter contre les violences sexuelles ?

[Riccardo Finacci Núñez]

La parole est au représentant du RPL.
Si après 24 heures rien n'a été posé, l'ADF pourra prendre le tour.

Règles des débats : viewtopic.php?f=59&p=25408#p25408

[Nathan Brimont]

RPL (1/5) :

Bonjour à toutes et à tous. Je suis ravi de vous retrouver pour ce débat que j'espère constructif.

La question des violences sexuelles est inévitable, en ce moment. C'est un sujet d'actualité qui ressort mais qui pourtant ne date pas d'hier.

Le premier constat que nous devons faire, c'est qu'il n'y a pas plus de violences sexuelles aujourd'hui qu'hier. C'est juste que plus de monde les dénonce et que les victimes disposent d'un important arsenal pour se défendre désormais.

Il faut le saluer ! C'est important que notre Justice puisse être capable de punir ces violences convenablement et qu'elle ait toute indépendance et toute latitude pour le faire !

La première chose que défend le RPL, c'est qu'il faut encourager ce processus judiciaire. Non pas en cherchant toujours plus à durcir les peines. Soyons équilibrés et ne tombons pas dans l'excès.

Je pense que nous devons maintenant renforcer l'accompagnement des victimes. Je discutais l'autre jour avec la présidente d'une association regroupant des femmes violées. Le principal ennemi, aujourd'hui, c'est la honte. C'est très compliqué pour une victime de faire le cheminement du viol jusqu'à la plainte. Psychologiquement, elles traversent une importante tragédie.

La Justice doit donc se renforcer, niveau personnel, pour avoir des experts capables de conseiller, d'orienter et d'écouter les victimes. C'est l'un de nos objectifs ! Il m'apparait crucial si l'on veut que la lutte contre ce fléau soit vraiment efficace.

On peut d'ailleurs regretter que peu de provinces aient franchi ce cap. Mais il n'est jamais trop tard pour le progrès, surtout à ce domaine !

[Lena Finacci-Voligni]

ADF (1/5)

En vous écoutant, monsieur Brimont, on a l'impression que vous voulez stopper un char d'assaut avec un lance-pierres.
Dissiper la honte, ce n'est qu'une étape, qui n'est en aucun cas suffisante pour faire reculer les violences sexuelles.

Il est une autre étape qui me semble bien plus essentielle, c'est celle d'adapter nos lois.
A l'heure actuelle, dans trois de nos provinces, il est nécessaire qu'il y ait acte de pénétration pour qu'il y ait viol.
Dans ces mêmes provinces, on estime qu'un enfant de 10 ans peut être consentant à un acte sexuel.
Nous utilisons un lance-pierres pour faire face au chart d'assaut que représente les violences sexuelles, et le pire est ce que certains sont fiers de ce lance-pierres et présentent son remplacement mérité par un lance-roquettes comme un acte d'excès, les victimes apprécieront.

En tant que membre de la coalition au pouvoir en Tyrsènie, l'ADF soutient sans réserve la loi Ansaldi sur les violences sexuelles, et nous souhaitons que la Transalpie, Antsiranana et la Catalogne adoptent des textes similaires.

Le principe fondateur de ce texte, c'est que quand il n'y a pas de consentement valide, c'est un viol. Nous ne faisons qu'appeler un chat un chat.
Nous devons en finir avec cette infâme chose qu'est le délit d'atteintes sexuelles sur mineur, le consentement d'un enfant de 10 ans cela ne peut exister que dans une fiction, dont l'auteur est lui même probablement dérangé.
Nous devons aussi aggraver les sanctions, dans 3 provinces, ce traumatisme à vie est autant puni qu'un brûlage de voitures, je parlais de lance-pierres, on est en plein dedans.

[Nathan Brimont]

RPL (2/5) :

Vous avez essayé de contrer ce char d’assaut avec des chars d’assaut, des bombes, des avions de guerres, avez-vous réussi ? Bien sûr que non, comme d’habitude, tout ce que vous avez réussi à faire c’est cacher les autres chars grâce à la fumée que ça a causé. Quant aux dégâts faits sur les victimes, n’en parlons même pas.

Mais soyons clairs : vous pouvez durcir la loi, aggraver les sentences, même mettre la peine de mort si vous le souhaitez, ça n'empêchera pas d'avoir autant de victimes. Ce que vous ne semblez pas comprendre, c'est qu'un violeur n'est pas une personne comme vous et moi, respectueuse. On aura beau le menacer de la perpétuité, cela n'en effraiera pas la grande majorité.

Le RPL propose d'aborder cette question importante, vous l'avez souligné, à partir d'un autre angle. Celui du soutien psychologique tout d'abord. Vous connaissez surement les tribunaux et la police, parce que vous êtes impliquée dans la vie politique et que vous avez appris la façon dont ça fonctionne. A aucun moment les policiers ou les juges ne sont préparés à accompagner psychologique les victimes de violences sexuelles.

Donnons leur les moyens ! Il y a des professionnels qui pourraient être d'un excellent conseil et rendre la lutte efficace voire exemplaire !

J'en profite aussi pour souligner que le viol ne concerne pas que des femmes ou des enfants. Il peut concerner aussi des hommes et il est important de le dire. Nous vivons dans une société où malheureusement, être un homme violé parait totalement honteux.

[Lena Finacci-Voligni]

ADF (2/5)

Je ne savais pas qu'une loi non-promulguée pouvait déjà produire des effets. On en apprend tous les jours, monsieur Brimont.

Ensuite, les violences sexuelles n'impliquent pas que des personnes guidées par des pulsions irrépressibles. Parfois le sentiment d'impunité mène à des abus, comme nous avons pu le voir avec les jeunes gymnastes abusées par leurs encadrement ou les vagues de harcèlement sexuel dans le monde du cinéma.
Si la répression la plus stricte n'aura que peu d'effets sur les personnes répondant à des pulsions, elle sera importante sur la deuxième catégorie, actuellement bien trop d'agresseurs s'en tirent à bon compte, et pas que sur les peines, mais aussi sur la qualification, le stigmate sera toujours plus fort autour du terme de viol qu'autour du terme d'atteinte sexuelle.

Sur l'immense majorité des infractions, ce qui bloque l'auteur, c'est la certitude de se faire prendre.
Ce qui rend les violences sexuelles particulières est qu'elles sont extrêmement difficiles à prouver, et dans un état de droit, on ne peut pas se contenter de la parole des victimes.
Dans ce contexte, il est important de montrer à ceux qui peuvent se croire impunis ce qui peut leur en coûter s'ils se font prendre. Un tournant répressif sur les violences sexuelles n'a pas la même utilité qu'un tournant répressif sur les dealers, c'est en cela que votre politique de vous battre contre les violences sexuelles de la même manière que contre les autres infractions est très dangereuse.

Je ne dis pas que l'accompagnement psychologique est inutile, mais il est insuffisant.

[Nathan Brimont]

RPL (3/5) :

Le problème, c'est que la stigmatisation dont vous parlez retombe bien souvent sur la victime et non sur l'agresseur. J'ai déjà entendu des gens commenter le viol d'une personne par un "en même temps, vu comment elle s'habille, elle l'a cherchée". Je crois que nous sommes d'accord pour dire que ce type de propos est ignoble et écoeurant, pourtant, c'est courant.
Il existe dans notre société des clichés, des visions très sommaires qui font que même en durcissant la loi, l'opinion peut donner d'elle-même une impunité.

Et c'est bien ça qui m'ennuie avec votre vision "répressive". L'aggravation des peines pour les auteurs ne viendra pas changer les mentalité. Parce qu'on ne peut pas obliger les gens à penser autrement. Il faut un travail de sensibilisation derrière, et ça, seul le milieu associatif a la possibilité de le réaliser correctement.

On ne doit pas non plus dissocier les violences sexuelles du sexisme, car les deux sont une forme de violence. Nul ne choisit son sexe et donc nul ne devrait être attaqué là-dessus.

Je vais vous donner un exemple concret, en vous citant la République du Congo. Les principales actions ont été d'organiser de grandes campagnes de sensibilisation, de développer des programmes pour la réinsertion des victimes, pour leur prise en charge.

Si je suis d'accord sur le fait qu'il faille préciser la loi et mieux définir les actes de violences sexuelles, je reste opposé à un durcissement des peines déjà en place. Pour la simple et bonne raison que la loi pénale actuelle est équilibrée, du moins en Antsiranana ou en Transalpie.

[Lena Finacci-Voligni]

ADF (3/5)

Donc si je comprends bien, vous voudriez que l'on supprime le terme de viol pour éviter la stigmatisation des victimes.
Au contraire, la reconnaissance d'un viol est une étape essentielle à la reconstruction de l'estime personnelle de la victime, on reconnait pleinement l'horreur de ce qu'elle a subi plutôt que jouer sur les mots.

On peut réduire la stigmatisation des victimes par l'éducation, la sensibilisation et de manière générale en améliorant la condition de la femme mais certainement pas en appelant des viols des agressions sexuelles.

Ce que je vous reproche, ce n'est pas de vouloir mener un travail de sensibilisation, c'est d'installer une fausse dichotomie entre une approche répressive, qui consiste donc en une meilleure reconnaissance du préjudice subi par les victimes et par un durcissement des peines pour les coupables et une approche éducative et psychologique.
L'un n'empêchera jamais l'autre, envoyer un violeur derrière les barreaux pour 15 ans ne fermera aucun centre d'accompagnement des victimes et n'empêchera aucune campagne à l'école.

L'éducation me semble en effet être un pilier essentiel pour rechercher une réduction du nombre d'infractions sexuelles, par exemple on a enregistré des baisses considérables des violences sexuelles au Kenya après la mise en place de cours consacrés à la notion de consentement au lycée, il faudra donc inclure ces principes dans l'éducation sexuelle et renforcer la place de l'éducation sexuelle dans le cursus éducatif.

A l'heure actuelle l'éducation sexuelle est totalement expédiée par les enseignants de biologie, il serait tout à fait intéressant d'en faire une matière à part entière à raison d'une heure toutes les deux semaines pour renforcer la qualité de cet enseignement.

[Matt Daton]

UPP (1/5)

Mes chers amis,

Je rejoint ce débat avec un peu de retard mais je vous avoue être assez consterné par les réponses apportés à ce débat. Le fait de poser la question de comment lutter contre les violences sexuelles démontre tout simplement que depuis toutes ces années, nous, politiques, avons été incapables d'y apporter une réponse concrète. Car dans un premier temps, j'ai envie de dire à toutes les victimes que malgré nos échecs, nous pensons à elles et nous essaierons d'apporter dans les prochains mois des solutions définitives pour éradiquer ce fléau.

Nous ,à l'UPP, nous comptons faire de la lutte contre les violences sexuelles et, car il faut le dire c'est proche, la lutte pour l'égalité des sexes, une des priorités de notre mandat. Nous convoquerons dès les premiers mois une commission nationale politique et civile pour réunir tous les acteurs concernés par la questions, au contact chaque jour des victimes, qui ont des solutions concrètes.

Nous comptons aussi mettre en avant la sensibilisation et là, je rejoint l'avis de certains d'entre vous. Cela doit passer par l'école. Dans toutes les provinces du pays, nous nous devons d'avoir des cours citoyens qui présentent ce qu'est le consentement, ce qu'est un viol et de quelle manière il doit être puni. Ce sont par nos valeurs que nous réussirons à combattre cette violence. Je ne crois pas que changer notre code pénal incitera moins au viol, ni un changement de mot. Il faut agir concrètement et rapidement.

[Nathan Brimont]

RPL (4/5) :

Mme Voligni, votre réponse me montre que vous n'avez pas compris mon propos. Je n'ai jamais parlé de supprimer le viol, à aucun moment. Je vous dis qu'en lieu et place d'une politique axée sur la répression, il serait souhaitable de faciliter la prise en charge des victimes et la sensibilisation à la racine du problème. Ni plus ni moins.

Par contre, je vous rejoins complètement sur votre constat en ce qui concerne l'éducation sexuelle et le Kenya est un bon exemple de ce que j'essaie de vous expliquer. Il n'y a pas forcément besoin de condamner un violeur à mort pour lutter contre les violences sexuelles. Bien sûr qu'il faut sanctionner mais ça sert à rien d'exhiber une méga-peine une fois que le crime est commis. Il faut d'abord l'empêcher et pour moi l'éducation prime sur la répression. Je suis d'ailleurs surpris de me trouver plus progressiste que vous sur cette question.

Monsieur Daton, des réponses concrètes commencent à être apportées. Mais effectivement, c'est rarement par la majorité menée par l'UPP, et je suis le premier à le regretter. Ma question est la suivante : vous êtes au pouvoir depuis des années tant au niveau fédéral qu'au niveau local. Comment expliquez-vous que vous n'ayez rien fait sur ce sujet alors que des provinces, comme la Tyrsènie (plutôt centre-droit) ont mis en place des dispositifs dans le domaine, bien que je ne sois pas d'accord avec tout, mais c'est un avis personnel ? Je veux bien que vous veniez donner des leçons mais encore eut-il fallu que vous eussiez un bilan à défendre sur ce plan.

[Lena Finacci-Voligni]

ADF (4/5)

Je ne comprends pas bien les dires du représentant de l'UPP.

Ces cinq dernières années, de nombreuses initiatives ont vu le jour pour changer le rapport à la sexualité et par conséquent renforcer l'importance du consentement :

- La nouvelle médecine scolaire avec des visites qui y sont consacrées et sont de bons moyens d'évoquer des questions importantes sur le consentement.
- La loi sur la redéfinition des infractions sexuelles en Tyrsènie dont j'ai déjà parlé.
- La loi sur le redéfinition des infractions sexuelles en Septimanie
- L'ajout de l'éducation sexuelle dans les modules du BESM en Septimanie

Leur point commun, c'est qu'aucune ne vient de l'UPP.
Et pourtant, cela fait deux ans que vous contrôlez le Gouvernement fédéral et trois ans que vous contrôlez la province de Catalogne.
Le seul effort fait par l'UPP en ce qui concerne le sexisme en général, c'est un texte ridicule sur l'écriture inclusive en Tyrsènie. Ceci dit, c'est vrai que mettre des points, des e et des s partout, ça ne doit pas coûter trop cher.

Vous avez beau jeu de parler d'un constat d'échec pour les autres alors que le seul constat que l'on puisse faire vis à vis de votre mouvement, c'est celui de l'absence de volonté.
Heureusement, ce coup-ci vous avez enfin trouvé la volonté et vous nous présentez votre remède miracle, un énième comité Théodule.
Sans doute la preuve que votre parti n'a pas vraiment réfléchi à la problématique.

Si c'est pour brasser autant d'air, votre parti aurait au moins pu avoir la décence d'envoyer un ventilateur à votre place, avec les chaleurs actuelles, ce ne serait pas de refus.