Débat 7 : CUL - PAS - ADF : Quels rythmes scolaires pour nos enfants ?

[Riccardo Finacci Núñez]

La parole est au représentant de la CUL
Si après 24 heures rien n'a été posé, le PAS pourra prendre le tour.

Règles des débats : viewtopic.php?f=59&p=25408#p25408

[Anastasia Mendoza Ojeda]

CUL (1/5)

La question des rythmes scolaires est une question des plus sensibles, nous sommes tiraillés entre les revendications des parents, celles des élèves, celles des enseignants ou encore celles de l'industrie touristique qui est particulièrement forte dans certaines régions.

La position de la CUL est simple et claire, et c'est celle que nous avons adoptée en Septimanie, faire confiance aux experts les plus réputés concernant le sommeil de l'enfant. Notre mantra a toujours été de faire ce qu'il y a de véritablement meilleur pour les enfants plutôt que céder aux caprices de qui que ce soit ou à des croyances infondées, et rien ne le changera.

Concrètement, notre choix, c'est la politique du matin pour les écoles, tous les cours sans exception doivent avoir lieu le matin, car c'est le moment où les enfants pré-pubères disposent de la meilleure capacité d'apprentissage.
A raison d'environ 4 heures par jour sur 5 jours, cela fait 20 heures par semaine, c'est moins qu'actuellement pour les non-septimans, mais en ce qui concerne l'apprentissage la quantité ne vaudra jamais la qualité, le système finlandais par exemple est un des moins exigeants en volume et un des plus performants en résultat, car il a compris sa mission, la mission de l'école, ce n'est pas de former une élite, mais apporter à chacun un bagage culturel pour la vie, car nous parlons d'enfants, et dans cette approche, le volume démesuré est contre-productif.

Ce que je demande aux frôceux, c'est de ne pas avoir peur de la nouveauté.
L'utilitarisme que nous prônons, c'est toujours rechercher la meilleure solution, indifféremment des croyances, de la morale et des traditions.

[Charlotte Flechmann-De Kervern]

PAS : 1/5

Je suis ravie d'entendre Madame Mendoza vanter les bienfaits des cours le matin, puisque c'est exactement ce que le gouvernement tyrsènéen a mis en place récemment.

Effectivement, la quantité ne vaut pas la qualité mais je pense que vous faites une erreur en voulant traiter uniformément l'ensemble des enfants intégrés à votre système scolaire. La capacité d'apprentissage des enfants évolue en fonction de leur âge. Un enfant de maternelle ne pourra pas demeurer attentif sur une plage horaire aussi large qu'un adolescent lycéen. Le cas par cas est possible, et en Tyrsènie nous avons tâché de prendre en compte les paramètres biologiques de chacun pour proposer des rythmes favorisant un apprentissage dans de bonnes conditions.

Un grand nombre de microbiologistes préconise des matinées longues de cours, pour laisser place à deux heures d'enseignement plus spécialisé ou d'activités périscolaires l'après-midi. Ce modèle nous permet aussi d'opter pour une éducation alternative propice à l'éveil. Les longues matinées permettent l’alternance pédagogique. Les maths doivent laisser place à la créativité du dessin ou à l'intérêt suscité par les autres enseignements fondamentaux. C’est l’idéal pour maintenir l’attention des enfants et c'est en ce sens que nous avons rigoureusement pris en compte les préconisations des spécialistes.

N'oublions pas aussi de tenir compte des temps d’attente en moment de relaxation, qu'il faut à tout prix limiter : la garderie, le temps du midi… Toutes les transitions sont sources de fatigue et contribuent à rendre une journée à l'école encore plus longue aux yeux des élèves, générant mécaniquement une forme de fatigue psychologique.

[Karl Lacroix-Hanke]

ADF (1/5) :

Bonsoir tout le monde.

Bien que n'habitant pas en Tyrsènie, je dois dire que je me sens totalement en phase avec la réforme des rythmes scolaires qui a été porté par Gabriel von Bertha et j'ai l'espoir qu'une telle réforme passe également en Transalpie lors de la prochaine mandature.

Je suis d'accord avec vous deux sur l'importance de faire les cours le matin. C'est en effet prouvé, cette planification est efficace et contribue à la réussite des enfants.

Maintenant, sur le principe de prévoir moins d'heures de cours pour améliorer la qualité, je m'interroge. Nous savons qu'il y a beaucoup de savoirs à transmettre.
Le modèle finlandais fonctionne parce que nous avons du soutien scolaire derrière.
En Frôce, ce soutien n'est pas forcément présent partout et dépend beaucoup du programme.

Je crois qu'il y a un juste milieu à atteindre, en proposant un nombre d'heures de cours plus élevé, permettant si nécessaire aux professeurs de s'attarder sur des points complexes du programme. D'ailleurs, la plupart des difficultés de compréhension sont identiques d'un élève à l'autre. Et dans ce cas, je ne trouve pas utile de faire un soutien individuel. Si un groupe ne comprend pas, il est important que le professeur puisse expliquer à toute sa classe, une nouvelle fois.

Par ailleurs, ce qui est vrai pour les enfants, ne l'est pas forcément pour les adolescents. On sait que ceux-ci ne sont plus productifs le matin. Si l'on pousse la réflexion plus loin sur le sujet, le fait de vouloir uniformiser les rythmes scolaires devient de fait un peu absurde. Sauf à prévoir un régime spécifique pour chaque niveau, qui ne mettra pas à l'abri d'exceptions potentielles.

[Anastasia Mendoza Ojeda]

CUL (2/5)

Je parlais bien évidemment uniquement d'écoles en ce qui concerne la politique du matin, les besoins sont vastement différents au
collège et au lycée.

Ce que nous avons fait avec le lycée en Septimanie par exemple, c'est de ne pas faire commencer les cours avant 10 heures du matin, dans la mesure où l'horloge biologique se décale d'environ 2 heures à l'adolescence.
Nous acceptons ce rythme décalé parce qu'il est plus important pour nous que les jeunes ressortent du lycée avec les meilleures compétences qu'avec des habitudes du monde professionnel. S'adapter à un nouvel environnement est une tâche complexe, mais elle ne justifiera jamais qu'on y sacrifie 3 ans.

Pour en revenir à la Tyrsènie que vous souhaitez ériger en exemple, je souhaiterais rappeler un nombre : 30.
30 c'est le nombre d'heures de classe par semaine pour des enfants de 6 ans dans la province.
Le seul pays où les horaires sont plus lourds pour des enfants de cet âge, c'est le Costa Rica, pas véritablement le meilleur système éducatif du monde.

Ce qu'a fait votre ministre provincial de l'éducation, c'est céder aux sirènes populistes du "plus d'heures, c'est forcément mieux"
Il ne faut pas oublier que la charge de travail d'un écolier dépasse le temps de classe, révisions et autres devoirs faits à la maison obligent, avec ces rythmes on fait travailler des enfants de 6 ans plus longtemps que des adultes.

Les horaires excessifs mênent à une fatigue extrême et dans les cas les plus graves à des troubles psychologiques, comme le voit en Corée du Sud par exemple.
La Tyrsènie est tout sauf un bon exemple.

[Charlotte Flechmann-De Kervern]

PAS : 2/5

Quand on fait référence à un projet de loi, il est toujours bien de l'avoir lu en entier, et pas seulement les chiffres.

Les enfants tyrsènéens suivent cinq heures de cours fondamentaux par jour le matin, puis deux heures d'activités périscolaires ou d'enseignements complémentaires l'après-midi. C'est un rythme qui respecte scrupuleusement les préconisations des microbiologistes sérieux. En Tyrsènie, nous avons rendu possible le fait de faire coïncider le temps d'apprentissage avec les heures pendant lesquelles les enfants sont le plus fonctionnels : entre 9 heures et 12 heures et entre 14 heures et 16 heures, sachant que des activités plus ludiques voire en groupes sont conseillées l'après-midi, ce que nous avons permis.

Les écoliers de primaire, en Tyrsènie, suivent donc 22 heures de cours fondamentaux et 8 heures d'activités plus ludiques chaque semaine. La Tyrsènie est donc un modèle éducatif bien plus respectueux des besoins de l'enfant que ne l'est la Septimanie, qui occulte totalement les activités périscolaires et collectives dans le cadre de l'école, pourtant nécessaires au bon développement de l'enfant. En gros ce que vous faites, c'est vous baser sur un idéal sans en appliquer toutes les caractéristiques. Votre modèle ne mènera à rien, c'est comme si vous souhaitiez soigner un malade en omettant une partie du traitement nécessaire.

Et puisqu'on parle du lycée, vous pourriez avoir la décence de rappeler que dans votre province, les lycéens doivent affronter 4 heures de cours l'après-midi, ce qui est tout simplement deux fois supérieur à ce que les spécialistes préconisent pour des adolescents.

Au vu de l'existant en Septimanie, la Tyrsènie ne peut qu'être d'autant plus fière de son modèle.

[Karl Lacroix-Hanke]

ADF (2/5) :

Mesdames, d'habitude ce sont les hommes qui jouent à qui a la plus longue entre eux ! Peut-on profiter du fait que je sois le seul pour épargner ce spectacle aux téléspectateurs ?

Je ne crois pas que le but soit de dire quel province est la meilleure. Nous devons être prudents car nous n'avons pas suffisamment de recul sur la question, ni en Septimanie, ni en Tyrsènie.

Je pense que le plus important est la réussite scolaire et que pour cela il est possible de tendre vers un modèle intermédiaire entre le modèle allemand, avec plus d'heures de cours le matin et l'après-midi et un modèle sud-coréen qui prévoit de nombreuses heures de cours également.

En fait, nous devrions conjuguer en fonction de la province également. Je pense que l'on peut raisonnable admettre que dans une province comme Antsiranana par exemple, il vaut mieux tendre vers un modèle espagnol, avec une grosse coupure en début d'après-midi pour éviter aux enfants la grosse chaleur. Avec un cours au format de 45 minutes, on augmente aussi la possibilité de bénéficier de davantage de recréations.

Il ne faut pas oublier que ces mini-coupures sont salutaires pour les enfants qui ont besoin de décompresser. D'ailleurs, au travers de cette période ludique dans leur journée d'éducation, ils peuvent plus facilement assimiler et échanger. L'esprit d'un enfant a besoin de se dissiper. C'est la raison pour laquelle je pense que les rythmes scolaires ne sont pas le seul levier pour la réussite de notre système. Il y a aussi beaucoup de choses à faire sur la méthode d'enseignement et ce de façon complémentaire. En Tyrsènie, Gabriel von Bertha a également créé de nombreux postes d'enseignants en complément.

[Anastasia Mendoza Ojeda]

CUL (3/5)

Là est l'avantage d'une école centrée sur le matin, monsieur Lacroix, les après-midis sont par nature bien moins éreintants et on s'évite des considérations géographiques.

Je ne comprends pas vos propos sur le fait que nous mettions des modèles provinciaux en compétition alors que vous multipliez les allusions à des modèles étrangers, c'est juste une base de discussion.

En ce qui concerne madame de Kervern, j'ai le texte tyrsénéen sous le nez, il vaut le détour.

Regardons la liste de vos fameuses activités périscolaires pour les 6-9 ans : Géographie, Sciences, Informatique, Culture religieuse et Enseignement moral.
Quelle est la différence avec des cours classiques ? Vous allez demander aux enseignants de porter un nez rouge pour divertir les enfants ?

En Septimanie, une heure de liberté est une heure de liberté, nous aidons bien sûr les communes à organiser des activités ludiques pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent pas faire autrement mais nous laissons le libre choix aux parents qui peuvent adapter ces heures aux besoins de leurs enfants ou organiser une solidarité de voisinage qui apportera toujours bien plus d'attentions qu'un accueil de masse.

La contrainte peut faire d'une activité passionnante une corvée, la liberté peut faire d'une activité a priori repoussante quelque chose de palpitant. Regardez le phénomène des vidéos de vulgarisation scientifique pour le comprendre.
De plus, cette séparation stricte entre l'école et les activités offre bien plus de temps aux enseignants pour préparer leurs cours, ce qui renforcera la qualité des enseignements fondamentaux.

[Charlotte Flechmann-De Kervern]

PAS : 3/5

Il me parait plutôt opportun de comparer deux modèles aussi différents que ceux de la Tyrsènie et de la Septimanie, il ne s'agit pas de savoir qui a la plus grosse, mais plutôt de définir quel est le meilleur rythme scolaire pour nos enfant, c'est bien l'objet du présent débat.

Madame Mendoza, nous avons fait mention d'activités périscolaires ou d'enseignements complémentaires, je pense que vous êtes suffisamment pragmatique pour déceler la différence entre les cours que nous proposons le matin et ceux de l'après-midi. Vous savez, le PAS prend très au sérieux l'éducation de nos enfants et en Tyrsènie, point besoin d'artifices absurdes comme des déguisements de soubrettes pour prétendument maximiser le bien-être des élèves.

Là où je voulais en venir dans ma précédente intervention, c'est que contrairement à nous, vous appliquez seulement certaines préconisations des spécialistes du cycle de l'enfant, pour omettre à votre guise ceux qui ne vous arrangent pas. Faire débuter plus tard les adolescents pour tenir compte de leur décalage biologique c'est honorable, mais leur imposer un pavé de 4 heures de cours l'après-midi, c'est totalement antagonique par rapport à ce que proposent les microbiologistes.

L'attention des enfants et adolescents est bien moindre l'après-midi, après la coupure. C'est bien pour cela que nous avons fait le choix de leur offrir la possibilité de faire du sport ou suivre des enseignements complémentaires à ce moment de la journée. Les spécialistes insistent bien davantage sur la contre-productivité de longues plages de cours l'après-midi.

En Tyrsènie, nous optimisons l'équilibre des élèves tout-en n'occultant pas leur besoin d'instruction et nous en sommes fiers.

[Karl Lacroix-Hanke]

ADF (3/5) :

Je ne mets pas les modèles étrangers que je cite en compétition. Je dis simplement qu'il pourraient servir d'inspiration, pour donner naissance à un modèle frôceux.

Et par ailleurs, sur l'aspect géographique, je me permets d'y revenir car vous avez éludé la question. Le fait de prévoir des rythmes scolaires identiques dans toutes les provinces et dans tous les pays n'est pas l'assurance que ça soit efficace.

Prenez le cas de la Finlande, que vous nous avez décrit. Les rythmes scolaires répondent aussi à des contraintes très spécifiques à ce pays, à savoir que les journées hivernales sont très courtes et qu'en été c'est l'inverse. Dès lors le "cycle"" des enfants ne sera pas le même qu'un pays plus au sud. Je vous ai parlé de l'Espagne avec laquelle la Septimanie est limitrophe.

Chez nos voisins espagnols, les cours ne commencent pas à 8h, mais plutôt vers 10h, pour se terminer à 14h. Et ils reprennent en toute fin d'après-midi, vers 17h. Et je ne crois pas que le système éducatif espagnol soit le plus mauvais élève.

Je crois qu'il n'existe pas de rythme scolaire parfait que l'on pourrait dupliquer à l'identique partout. Je crois qu'il faut adapter ces rythmes en fonction de la géographie, de l'âge, mais aussi de la culture. Ce qui est utile dans un pays ne l'est pas forcément dans un autre.

Ensuite, je rejoins Mme Flechmann-De Kervern sur le rythme scolaire des adolescents. Et je pense que nous devrions revoir la durée des cours pour les ados, passer sur des temps + courts pour éviter les décrochages.