Elections générales 93 : Débat sur l'économie et la fiscalité

[Nathan Brimont]

RPL (2/8) :

M. Baldouin, êtes-vous déjà allé aux Etats-Unis ? Il se trouve que moi, oui, dans le cadre professionnel. Mais j'ai pu constater les effets de ce protectionnisme que vous voulez mettre en place et qui aux Etats-Unis est en train de tuer l'économie à petit feu.

La raison est simple : tout n'est pas productible ou achetable sur le sol frôceux. Alors certes, vous pourrez subventionner des start-ups qui se lancent dans la confection de combinaisons de plongée, parce que c'est un savoir faire qui peu s'apprendre. Par contre, si vos combinaisons de plongée sont faites dans un tissu où la matière première n'est pas disponible en Frôce, vous faites comment ?

C'est là que le bât blesse et que votre vision protectionniste se confronte à la réalité. En supprimant toute interaction de commerce extérieur avec d'autres pays, vous asphyxiez sur le moyen terme l'économie. Les images de Cuba, de la Corée du Nord ou de Berlin-est ne sont pas suffisantes pour vous démontrer que l'isolement n'est pas la bonne méthode, qu'elles amènent à des situations ubuesques où les chaines de production sont mises à l'arrêt faute de matières premières ?

Et vous allez, en plus, compromettre les chances de développement du marché de l'emploi. Parce que vous maintiendrez les postes sur le sol frôceux un certain temps. Seulement, si personne ne veut acheter nos marchandises, vous n'obtiendrez aucune valeur ajoutée et à terme, aucun emploi ne sera créé. Que ferons-nous pour éviter le chômage, alors ? Nous mettrons en place une politique de l'enfant unique ?

Le protectionnisme est un danger, non seulement social mais avant tout économique.

[Alex Baldouin]

LR (2/8)

Encore une fois Monsieur Brimont vous ne faites que survoler mes propos et vous n'entrez pas dans le détail. Je vais donc vous répondre. Tout d'abord, oui, je me suis rendu plusieurs fois aux Etats-Unis avant et après Trump, j'ai rencontré des petits et grands commerçants et tous m'ont dit que la force de ce protectionnisme américain est de relancer le commerce. Les Américains recommencent à consommer national et c'est une vraie chance qui a permis de créer de nombreux emplois.

Mais pour en revenir à nos propositions. Non Monsieur Brimont, nous ne souhaitons pas un protectionnisme 100% frôceux qui bloquerait toute consommation étrangère ou je ne sais quel autre vision vous avez de cela. Non, nous voulons un protectionnisme intelligent qui renforcerait le made in Frôce tout en continuant à consommer étranger. Notre objectif n'est pas de nous isoler sur la scène internationale mais au contraire de renforcer nos produits et notre commerce à travers le monde. Ce qui va se passer ce sont des milliers d'emplois qui vont être créé.

Ensuite, que faites vous de ces étrangers qui viennent chez nous uniquement pour travailler mais ne contribue as aux impôts et aux taxes frôceuses? Pour nous, il est temps de changer les choses. Si ces étrangers ont la chance de travailler chez nous, ils doivent aussi contribuer comme tous les Frôceux aux taxes auquels ils sont soumis.

[Nathan Brimont]

RPL (3/8) :

Parce que vous pensez vraiment que les autres pays vont accepter que vous achetiez chez eux sans pénalité alors que vous leur en imposez en retour ? CNon, parce que c'est ça le protectionnisme, au cas où vous ne le sauriez pas. Vous imposez des pénalités aux entreprises frôceuses qui voudraient acheter à l'étranger. De faire, vous réduisez lesdits échanges. Et en retour, le pays en question ne va certainement pas vous faire un méga-triple-hug sauce McDo pour vous en remercier, hein ! Au contraire ! Sinon, la Chine et l'Iran se réjouiraient des décisions irréfléchis prises par le président étatsunien. Ils auraient sablé le champagne ! Mauvaise pioche.

Pour les milliers d'emplois créés, comme je vous l'ai dit, vous bloquez l'expansion commerciale hors de la Frôce. L'activité des entreprises frôceuses sera donc centrée sur la Frôce, qui n'a pas des capacités illimitées. Ceux qui le peuvent iront donc là où c'est plus intéressant et plus avantageux : à l'étranger. Et du coup vos emplois, bye-bye. CQFD.

Quant aux étrangers qui viennent en Frôce travailler et ne paie pas de taxes, vous devriez revoir vos fiches. Ca n'existe pas en Frôce. Nous ne faisons pas partie de l'Union Européenne, nous n'avons pas de protocole spécifique sur les travailleurs détachés. Quand j'effectue mes tournées, je paie les taxes en Frôce pour mes concerts en Frôce. Et j'ai payé les taxes adaptées aux USA lorsque je me suis rendu. Les travailleurs étrangers font pareil. N'allez pas inventer des mensonges pour justifier un programme xénophobe. On en a soupé déjà !

[Jean Bournay]

FCF - 3/8


Monsieur Washington, comme je vous l'ai dit, donner à chacun de quoi consommer, ce n'est pas l'assistanat c'est relancer l'économie par la base, on ajoute le social à la relance, une relance économique efficace.
Je le dis pour le père Lubenac fils, non, il n'y aura pas d'assistanat si une coalition communiste ou socialiste arrive au pouvoir. Nous distribuerons aux pauvres le trop-plein des riches pour que les démunis consomment, que les entreprises emploient et ainsi de suite, les démunis deviendront travailleurs et consommeront ce qui créera encore de l'emploi. Est-ce si difficile à comprendre que l'assistanat n'est qu'une illusion pour tenter d'embaucher avec des conditions détestables ?
Le seul but de cette expression est de dire aux chômeurs qu'ils sont assez aidés pour qu'ils puissent accepter un contrat de 40 heures par semaine. Vous essayez de faire culpabiliser ceux que les entreprises rejettent parce qu'ils veulent trop, parce qu'ils veulent une vie décente et agréable, et ça, c'est déplorable.

Nous proposons donc un partage des richesses d'abord car c'est un investissement direct et sûr. Ensuite sur le long terme nous investirons le plus tôt possible dans les centres de formation pour les personnes les moins diplômées mais également pour tous les étrangers en Frôce, notamment ceux qui ne connaissent aucune langue officielle frôceuse.

Notre économie sera sociale avant tout. Sans parler de réformes patronales, nous chercherons à permettre à tous de gratuitement se former et consommer afin que toute la machine économique se remette en marche. Le peuple est notre base.

[Vincent De Salvo]

PLC (2/8)

C'est votre sectarisme qui juge mes valeurs inconcevables monsieur Bournay, et au delà des miennes celles de tous les frôceux qui ont la même sensibilité politique que moi.
Je veux vous dire très sincèrement que le modèle communiste, qui a connu son apogée avec l'URSS, qui veut que chaque citoyen achète la même voiture, les mêmes vêtements, avec une seule chaîne de télévision nationale qui leur explique la façon de penser et d'agir. Et j'en passe. Ce n'est pas du tout la société que veut notre mouvement.

Les gens ne sont pas des moutons monsieur Bournay. Ils ont tous leur pierre à apporter à l'édifice qu'est la Frôce. Du plus modeste au plus aisé, chacun doit garder son libre arbitre, s'accomplir. Le libéralisme économique permet cela.
Il faut donner la liberté à ce qui veulent prendre des risques d'entreprendre et récompenser la créativité.
La concurrence qui émerge de toutes ces innovations sera bénéfique pour notre économie. Les consommateurs en profiteront au niveau des prix et de la qualité.

Concernant la fiscalité, je trouve qu'il est totalement anormal d'envisager de prendre plus de la moitié des revenus d'un individu. Cela n'est pas juste. Je considère comme immoral de travailler plus pour l'état que pour soi-même.
Si l'on écoute la gauche on a l'impression que les riches volent leur argent mais ce n'est pas le cas.
Avec moins d'impôts on augmente le pouvoir d'achat et cela donne de la croissance.

[Victor Karlsson-Marshall]

UPP (3/8)

Quand on écoute la droite, on a l'impression que les riches sont les seuls producteurs de richesses. Mais ce n'est pas le cas.
Chacun apporte déjà sa pierre à l'édifice. Certains contribuent en investissant des sommes, d'autres en investissant des années de leur vie dans leur travail. En moins de 20 ans, la production globale de richesse a plus que doublée et pourtant, cet enrichissement, seuls quelques uns en voient la couleur.

Très amusant de voir le PLC, chantre du "politiquement incorrect", s'offusquer en hurlant au retour du bolchevisme dès qu'on parle d'une économie plus axée social qu'enrichissement. Mais chercher à équilibrer le partage de la valeur ajoutée pour qu'elle profite aux travailleurs, ce n'est pas vouloir l'URSS. C'est faire preuve de lucidité et de considération pour nos concitoyens.

Beaucoup d'États ont fait ce choix d'avantager les plus fortunés, de fermer les yeux sur des abus de grandes entreprises au nom de la "liberté économique", tout en imposant des politiques toujours plus austéritaires au reste de la population, en assurant qu'on recréera de l'emploi et de la croissance. Sans garantie ni pour l'économie, ni pour les travailleurs.
Et qui peut se targuer d'avoir recréé des emplois stables en quantité et un élan de croissance en gaspillant l'argent du contribuable de cette façon ?

Parier l'avenir de notre économie et de notre société sur la base d'une confiance aveugle en ceux qui cherchent le profit avant l'intérêt commun, par de larges concessions à ceux qui en ont le moins besoin et par la suppression des protections pour nos concitoyens sans se préoccuper des enjeux, si ça paraît raisonnable pour la droite, j'ai de quoi être fier d'être un damné gauchiste.

[Nathan Brimont]

RPL (4/8) :

Je rejoins les propos de Monsieur De Salvo sur le pouvoir d'achat et la croissance.
Libérés de l'impôt, les acteurs économiques, toutes catégories confondues disposeront d'une marge confortable qu'ils pourront réellement mettre au profit de l'économie frôceuse, en créant de l'investissement dans la recherche, dans la formation de leurs salariés, dans l'amélioration de leurs conditions de travail, dans des augmentations de salaires. Lorsqu'un employeur augmente une rémunération, il paie quasiment le double, 40% environ correspond aux charges qui lui sont imposées. Il ne faut pas s'étonner si les salaires stagnent.

Nous prônons un état minimal. Les citoyens ne devraient payer que ce qui permet à l'état de vivre et de les protéger, la sécurité, la justice, la défense, la diplomatie. Tout le reste ne concerne pas l'état et doit être relégué au privé.

Seul lui peut être garant de la liberté absolue et du progrès, tant social qu'humain. Ce n'est que libérée des entraves que l'économie peut vraiment prospérer. Nous avons un système économique lourd et restrictif. Il ne donne pas envie de s'investir. A quoi bon tout donner, si c'est pour lâcher la moitié à un état vorace et de plus en plus gourmand ? Un état alourdi par des services publics inutiles, qui non seulement ne sont pas efficaces mais qui en plus coutent énormément aux contribuables.

Je regrette que les réformes de la SNTF/FroceAirlines n'aient pas été plus loin, au final, la question de la dette pour ces deux entités n'est pas réglée. Et pendant ce temps, elle continue de grossir... inexorablement. La reculade du Gouvernement Fédéral n'a fait que compromettre leur avenir davantage. Quel gâchis !

[Olivier Brimont]

PAS (6/8) :

Monsieur Karlsson, je vous prierais de ne pas associer la droite avec les propos du PLC.
A l'inverse de vous autres socialistes, la vraie droite refuse de s'acoquiner avec des extrémistes.

Soyons quand même clairs dans la position du PAS. Nous soutenons un système social-libéral, équilibré. Nous sommes par ailleur favorables à une forme de protectionnisme parcimonieux, c'est à dire dans les secteurs que nous savons en difficulté. Il est tout à fait compréhensible que l'état frôceux protège certaines entreprises pour leur éviter leur fermeture.

Seulement, l'interventionnisme de l'état doit être pragmatique, ce qui n'a pas été le cas sous ce Gouvernement socialo-communiste.
Vous avez mené une guérilla contre ceux qui avaient le pouvoir de relancer la croissance et d'améliorer les conditions de vie de millions de gens. Vous les avez taxés, pour financer encore plus de dépenses publiques.

Ca va faire des lustres qu'on vous entend parler du fait que vous allez redistribuer les richesses, que vous prenez aux riches pour donner aux pauvres. Sauf que les pauvres ne voient pas la couleur de cet argent, il part dans vos mesures ultra-dépensières. Le pouvoir d'achat a-t-il augmenté ? Non, il stagne. La croissance a-t-elle bondi, présageant du quasi plein-emploi ? Non, elle se maintient à un niveau discret. En gros, votre politique Robin des Bois c'est une grosse arnaque qui devrait être décrite ainsi : 100% gaspillage.

Le PAS propose une troisième voie, entre interventionnisme et libéralisme, en maîtrisant la dépense publique mais surtout en changeant réellement le quotidien des frôceux.

[Marjorie Lollichon]

Soutien du FCF (4/8)

Il est amusant d’entendre le représentant du PLC caricaturer à souhait le communisme, ne faisant que confirmer l’ignorance et la bêtise de la droite néolibérale. Vos bouquins d’histoire Monsieur De Salvo, il serait peut-être temps de les dépoussiérer.

Le cocktail libéral-autoritaire que vous nous proposez, c’est un peu ce qui a couru à la perte de pays comme la Pologne et la Hongrie. Allez donc demander aux Polonais et aux Hongrois ce qu’ils pensent de cette politique. C’est vraiment ça que vous voulez pour nous ?

La vérité sur le libéralisme économique, c’est qu’il omet la possibilité d’une crise générale de surproduction à long terme. À trop vouloir optimiser, rentabiliser ou rationaliser, nous courrons à notre perte. Les travailleurs seront les premiers perdants, une fois de plus j’ai envie de dire, de ce marasme inévitable dans lequel vous voulez leur faire foncer tête baissée.

La libre concurrence et tout ce foutoir idéologique périmé qui fait votre registre ne font que conforter la situation d’extrême précarité que connaissent plusieurs millions de nos concitoyens. Pression au travail, course à la productivité, chômage de masse dû aux abus de contrats précaires… Voilà l’avenir radieux que vous promettez aux plus démunis. Car ce sont bien eux qui périssent des ravages du capitalisme, le capital exploite toujours plus la misère, ce n’est pas un secret. Arrêtez donc de danser sur un volcan.

Ce que veut le FCF, c’est un modèle économique résolument social, où chacun se retrouve. Nous voulons offrir la possibilité à chacun de vivre décemment de son travail, dans une société égalitaire et non plus rompue aux joutes des capitalistes et des banksters.

[Victor Karlsson-Marshall]

UPP (4/8)

Bien sûr, le RPL soutient tellement l'état minimal que lorsqu'il était au pouvoir, il a initié le plan interprovincial de soutien à l'Antsiranana. Et il ne s'agit pas de financement de sécurité, de justice, de défense ou de diplomatie, qui sont des prérogatives fédérales, mais d'infrastructures, de logement et de développement. Là où ces acteurs privés que vous adulez tant auraient pu être sollicités, la solidarité fédérale fut invoquée, et les contribuables de chaque province ont participé à ce plan.

Nous pouvons être fier que par ce principe de solidarité, chaque frôceux ait permis à l'Antsiranana de se développer et de réduire son écart avec le reste du pays. Mais qu'aujourd'hui, l'ancien vice-gouverneur d'Antsiranana que vous êtes puisse affirmer que l'État est "lourd" et que la solidarité est "inutile", c'est d'une hypocrisie éhontée.

Quand à monsieur le député du MPD-O, si rien n'a changé depuis 90, vous feriez mieux de vous questionner sur le bien-fondé de la politique économique et le laxisme fiscal de votre majorité lorsqu'elle était au pouvoir - et dont vous étiez partie prenante. Quels effets aura eu l'abaissement de l'ISF ? L'abaissement de l'IBS pour les grandes entreprises ? Vous remarquerez que nos lois visant à ramener l'ISF et l'IBS à un niveau convenable n'étant pas encore votées, celles de votre ère sont encore en vigueur.
Et vous avez raison, personne n'a vu la différence, si ce ne sont ceux qui en ont profité, et ce qui a conduit mon administration à gérer des désastres de corruption tels qu'EWI, qui ont pu proliférer sous votre majorité.

Mais ne vous inquiétez pas. La lutte contre la délinquance fiscale et pour une fiscalité responsable et solidaire restera ma priorité.