Elections générales 92 : Débat - Justice et Sécurité interieure

[Mats Maessen]

MAMA (2/10)

Quand j'entends les interventions sur les drogues, j'ai l'impression que le débat a doucement glissé vers la conception de la santé publique. Ce n'est pas hors-sujet, en effet, la santé publique est une notion juridique intimement liée à la sécurité.

La drogue pose un problème de santé publique, c'est indéniable. Il est de la responsabilité des gouvernants de se pencher sur comment empêcher la consommation des produits dangereux, comment encadrer les produits qui sont moins dangereux. En clair, comment protéger l'invidivu et la collectivité.
Or, j'ai le sentiment que chez certains de mes opposants, la question de la santé publique relève davantage de la leçon de morale qu'autre chose. En gros, il faut lutter contre la drogue parce que la drogue, c'est mal. Et pour eux, lutter, c'est réprimer, donc condamner ceux qui consomment de la drogue ou qui en partagent.

La drogue, c'est mal? Ce n'est pas à la politique de le dire. Réservons ces considérations morales aux éducateurs, ce que ne sont pas les politiciens.
La drogue, c'est dangereux? Oui, les spécialistes le disent. La drogue dure est dangereuse, il faut faire en sorte que sa consommation soit limitée et encadrée. Mais il faut considérer avant tout les drogués comme des victimes, pas comme des criminels. Comment le médecin pourrait-il prétendre lutter contre les addictions si celles-ci sont aussi des délits?

Le problème de la consommation et de la possession de drogues dures est donc un problème de santé publique, pas un problème de délinquance. La répression n'a de sens que sur la vente de ces drogues
Pour ce qui est des drogues douces, je ne vois aucun intérêt à les interdire.

[Gabriel Von Bertha]

ADF - 4/10

Veuillez nous excusez, messieurs, mais si les frôceux sont en grande majorité comme moi, non confronté à la drogue autrement que par leur sécurité routière, la question de l'interdiction ou non de sa vente ou consommation est bien loin de leurs préoccupations en matière de sécurité intérieure. Il faut dire que la consommation de drogue peut être dépénalisé, peu importe tant que les autres qui eux n'en consomment pas soient protégés des conséquences de cette consommation, notamment sur la route. Pour ma part, je ne céderai jamais sur l'interdiction de conduire après consommation de drogue ou d'alcool, car c'est mettre en danger nos concitoyens que ce soit eux-mêmes ou les autres.

Puisqu'il me revient de parler, laissez-moi ne pas perdre davantage mon temps sur cette question marginale en matière de sécurité intérieure. Revenons sur les questions terroristes qui elles menacent véritablement nos concitoyens, la Frôce ayant subits de nombreux actes à caractère terroristes sur son sol. Nous avons certes des plans d'actions de prévention qui sont actifs, il faut aller plus loin, comme nous l'avons fait en Tyrsènie en renforçant davantage les moyens de prévention et d'intervenant avec le plan VIGIPiRATE.
Nous devons à mon sens amplifier notre stratégie à l'extérieur en frappant directement les terroristes pour les empêcher d'établir des bases territoriales en Afrique ou Moyen-Orient. Nous devons davantage insister sur la mise en oeuvre de coopérations et coordinations régionales des acteurs. Nous devons également mener une guerre de l'information sur internet contre la propagande et le recrutement par des partenariats.

[Vincent De Salvo]

PLC (3/10)

Ma compréhension est tributaire de votre rhétorique Mr Bournay, je n'ai aucune difficulté à comprendre les gens qui s'expriment correctement.

La lutte contre le terrorisme est un sujet capital.
Mr Karlsson, la seule personne qui s'est ridiculisée en France lors du débat sur la déchéance de nationalité est leur président de la république de l'époque François Hollande, en faisant machine arrière. Les conventions internationales interdisent de créer des apatrides, mais nous pouvons l'appliquer pour les citoyens binationaux, je compte bien m'y atteler si j'arrive aux responsabilités. Et je ne vous cache pas que je n'aurais aucun scrupule à rendre ces monstres apatrides.
Aussi, je suis assez gêné de vous entendre insister sur l'endoctrinement dont seraient victimes les terroristes. Sachant le nombre de morts tombés sous les coups de ces ignobles barbares. Je ne pense pas qu'il soit de bon aloi de les victimiser.
Ma priorité sera très clairement de sanctionner toute personne touchant de près ou de loin le terrorisme et non la soigner.
Vous proposez plus d'effectifs et de moyens pour le renseignement, c'est déjà fait, autrement dit vous ne proposez rien.

Je trouve que les propositions de Messieurs Brimont et Von Bertha vont dans le bon sens et j'aurais espéré arriver à un consensus de la classe politique entière sur un sujet si important. Malheureusement ça n'en prend pas le chemin.
J'ajouterai que je suis pour une rétention préventive de tout frôceux suspecté d'être lié au terrorisme ainsi que l'expulsion immédiate de tout étranger faisant état des mêmes suspicions.
Je propose également la création d'une cour de justice spéciale antiterroriste.

[Mats Maessen]

MAMA (3/10)

Monsieur De Salvo, vous réclamez une justice à deux vitesses. Une justice pour les Frôceux "de souche", et une justice pour les Frôceux binationaux. Cette inégalité de traitement ne repose sur aucun fondement intellectuel valable, sinon à faire preuve de xénophobie de bas étage en stigmatisant une catégorie de la population qui vous déplait.
Selon la loi frôceuse, les binationaux sont des Frôceux, avec les droits et les devoirs que cela implique. On ne cesse pas d'être frôceux dès lors qu'on n'obéit plus aux lois du pays. Le pays a la responsabilité de tous ses ressortissants, même les criminels.
Votre proposition est de surcroît inutile, bien que votre discours soit dangereux. On ne gouverne pas avec des symboles. Pour être efficace et civilisé, il faut être pragmatique et humain. Vous n'êtes rien de tout cela.

Votre proposition d'enfermer et/ou expulser toute personne soupçonnée d'être liée au terrorisme est également indigne. On ne punit pas les gens sur de simples suspicions, on le fait quand la loi n'est plus respectée. Vous proposez d'instaurer un délit de sale gueule, et personne n'est dupe, nous savons très bien que vos fantasmes sécuritaires ciblent principalement les arabes et les musulmans.

Vous dites que les moyens de prévention sont suffisants et qu'il faut maintenant mettre le paquet sur la répression. Je pense le contraire : nous avons l'arsenal juridique suffisant pour appliquer la répression, mais il faut augmenter les moyens. Et oui, ça implique d'augmenter nos dépenses, au grand dam de votre porte-monnaie chéri.

[Arthur Lubenac]

MPD: 4/10

Je suis en accord avec les propositions avancées par monsieur De Salvo car je n'ai aucune complaisance pour les terroristes, même si on leur trouve l'excuse de l'endoctrinement.
Ce sujet soulève également les problématiques liées aux moyens des forces de l'ordre. Aujourd'hui elles sont désarmées face aux dangers qui nous menacent et il faut y remédier sans se dérober.

C'est pourquoi je propose de recruter 20 000 personnes au sein de la police fédérale pour mieux faire appliquer l'ordre sur le territoire national. Je souhaite également que la police fédérale soit tirée vers le haut concernant l'autorité qu'elle représente en lui permettant d'utiliser le tazer tout en généralisant le port d'armes chargées et prêtes à l'emploi.
Mes propositions ne s'arrêtent pas là car je souhaite la création d'une unité d'élite spécialisée dans l'antiterrorisme capable d'agir aussi bien sur notre territoire que sur le terrain des terroristes.

Enfin, je mettrai fin à la scandaleuse décision qui a supprimé les syndicats policiers. Ce sont des agents de la paix et de l'ordre public et ils doivent être en mesure de faire remonter les doléances à leur hiérarchie sans dépendre du pouvoir législatif à l'heure actuelle. Le syndicat sera donc rétabli mais nous ne permettrons pas que les forces de l'ordre aient recours à la grève. En revanche, nous permettrons la mise en place d'un droit de retrait pour des motifs qui seront précisés dans la loi. Je pense notamment aux motifs tels que la vétusté des équipements qui peuvent mettre en danger nos agents en cas de confrontation avec des criminels.

[Victor Karlsson-Marshall]

UPP (3/10)

Concrètement, en quoi déchoir les terroristes binationaux de leur nationalité frôceuse renforcera la sécurité ? C'est à cette question que les partisans de la déchéance ne sont pas capable de répondre. Et c'est en ça qu'ils se ridiculisent.

Il y a ce principe, fondamental en démocratie, que vous remettez en cause : l'égalité de chacun devant la loi. Considérez-vous que pour un même crime, un citoyen binational doit être davantage sanctionné qu'un citoyen en possession de sa seule nationalité frôceuse ? Et au nom de quoi soutenez-vous cette inégalité ?
La déchéance est la solution de la lâcheté. C'est dire qu'on est incapable d'endiguer la progression des idéologies du terrorisme au sein de notre société, et qu'on préfère se débarrasser des éléments concernés que de chercher de vraies solutions.

Je n'approuve pas l'interventionnisme proposé par Monsieur Von Bertha pour lutter contre le terrorisme. Le propre du terrorisme, c'est de ne pas s'inscrire dans le cadre d'une guerre conventionnelle. On ne peut pas dire que l'on vaincra le terrorisme par une intervention militaire à l'étranger, nos seuls certitudes étant que la stabilité dans la région en pâtira gravement. Nous nous donc opposerons à tout interventionnisme non sollicité.

Nous devons prendre conscience de la menace de façon intelligente. Nous donnerons des moyens à nos services de renseignements, et nous créerons une cellule spéciale chargée de lutter contre la propagation des idéologies dangereuses en ligne.
Plutôt que de chercher à renforcer un régime d'exception ou à plonger notre société dans un esprit de guerre permanente, donnons des moyens à ces services qui ont la charge de lutter contre les réseaux souterrains qui nous menacent - ce que beaucoup semblent oublier ici.

[Mats Maessen]

MAMA (4/10)

Monsieur le Chancelier, votre adhésion idéologique aux thèses du PLC vous fait perdre votre intelligence, ainsi que mon estime.

Personne n'a de complaisance pour les terroristes, personne ne leur cherche des excuses. Ce qui vous insupporte, c'est que nous tentons d'expliquer les origines du terrorisme, et que nous osons aussi parfois dire que l'État a sa part de responsabilité, sans que cela ne dédouane les individus.
Et pourquoi nous posons-nous ces questions? Par souci d'efficacité, pour éviter que des gens se perdent dans ce combat inhumain, pour éviter que des vies soient fauchées par les attentats. Pour protéger nos concitoyens, tout simplement.
Là où vous êtes dans le refus d'aborder les véritables problèmes, ce sont les citoyens innocents qui paient le prix de votre entêtement dogmatique. Les terroristes sont évidemment nos ennemis, mais vous êtes leur idiot utile avec de tels discours.

Pour ce qui est des syndicats de police, puisque vous m'interpelez là-dessus, j'assume pleinement mon bilan en tant que ministre.
Les policiers sont des travailleurs, c'est pourquoi j'ai fait en sorte d'assurer leur liberté de parole au sein de l'institution, de sorte à ce qu'ils puissent faire remonter leurs doléances, leurs revendications, voire leurs reproches à la hiérarchie.
Mais ils ne sont pas des travailleurs comme les autres, ils ont un statut très particulier au sein de l'État, et les syndicats de police servaient trop souvent à justifier la violence policière. Cette loi s'imposait donc, et je la revendique entièrement.

[Vincent De Salvo]

PLC (4/10)

Mr Maessen, vous sombrer dans la caricature en me traitant de raciste, je ne peux pas laisser passer cela.
La seule différence de traitement entre citoyens que j'ai prônée lors de mon intervention précédente est celle entre les terroristes et les non terroristes.
Ensuite, lorsqu'une personne a visité pendant 40 heures des sites faisant l'apologie du terrorisme, bien qu'il n'y ait pas de preuves matérielles contre lui je considère qu'il est un danger pour la société et qu'il faut l'enfermer s'il est frôceux ou le renvoyer dans son pays s'il est étranger. Vous pleurnichez à la différence de traitement? Mais vous voulez que je le renvoie où ce citoyen frôceux Mr Maessen?
Je note également que l'amalgame entre les arabes, les musulmans et terroristes c'est vous qui l'avez fait, pas moi. Pour un gauchiste bien pensant ça la fout un peu mal!
Mr Maessen, la prochaine fois que vous ne savez pas quoi dire durant un débat, ne dites rien et réfléchissez avant de parler.

Mr Karlsson, j'ai fait des propositions pour renforcer la sécurité et je fais cette proposition symbolique pour montrer que je ne veux pas de terroristes comme citoyens dans ma fédération, ils ne méritent pas cet honneur. Je préconise la plus grande fermeté à l'égard des monstrueux assassins que sont les terroristes, sans demi mesure.
Je répète que les conventions internationales interdisent de créer des apatrides, c'est la raison pour laquelle nous ne pouvons déchoir de la nationalité frôceuse que les binationaux. Je compte d'ailleurs poser ce problème de création ou non d'apatrides sur la scène internationale.

[Mats Maessen]

MAMA (5/10)

Monsieur De Salvo, je ne fais aucune caricature, je ne fais que traduire vos propos. Comme beaucoup de gens de votre espèce, vous êtes un hypocrite qui n'ose pas exprimer clairement ses idées, car le véritable discours que vous cachez derrière de belles formules ambigües n'est pas avouable publiquement.
Vous ne pouvez pas dire publiquement que vous êtes raciste, mais tout le monde le comprend en vous écoutant. Je clarifie donc les choses, pour que l'on se rappelle bien ce que vous êtes.
Et pour votre gouverne, sachez que je préfère de très loin être un gauchiste bien-pensant qu'un fasciste qui pense pas du tout.

Vous voulez faire enfermer les gens qui consultent des sites web faisant l'apologie du terrorisme? Proposez donc d'en faire un délit, et là, on pourra avoir un vrai débat. Ce que vous proposez actuellement, c'est de pouvoir emprisonner quelqu'un sans qu'il n'ait commis d'infraction. Je saisis bien que la notion d'État de droit est un concept assez flou dans votre esprit, sans doute n'avez-vous pas bien compris ce que c'était et à quoi ça servait, mais croyez-moi, c'est important, c'est ce qui empêche un gouvernement d'enfermer ses opposants sans aucune forme de procès, par exemple.

Enfin, il n'appartient pas à un gouvernement de décider qui est un citoyen et qui ne l'est pas. Les terroristes aussi sont des citoyens, ils ont des droits qui doivent être respectés, et c'est parce que nous les respecterons que nous serons légitimes à condamner leurs agissements.

[Arthur Lubenac]

MPD 5/10

Monsieur Maessen, je crois qu'il est impossible de tenir un débat calme et posé avec vous car vous nous agitez déjà le spectre du fascisme et du racisme. Nous n'avons visé aucune communauté, qu'on se le dise. Sur la déchéance de nationalité je garde des réserves mais sur l'essentiel je suis d'accord avec monsieur De Salvo sur l'orientation que doit prendre la lutte contre le terrorisme.

Je crois que la droite doit arrêter de rougir quand elle subit de la gauche les pires accusations et cette fois-ci nous avons décidé d'assumer totalement notre pensée. Il n'est nullement question de s'attaquer aux communautés car nous ne sommes pas les monstres racistes et fascistes que vous vous plaisez à dépeindre. Chers téléspectateurs ne vous y trompez pas, la droite fait des propositions efficaces quand la gauche se contente de hurler aux chemises brunes sans faire avancer le débat. L'immobilisme c'est leur dada, pas le notre !

Pour revenir aux prisons qui ont été évoquées tout à l'heure, ces dernière devront avoir des départements spéciaux pour l'incarcération des personnes coupables de terrorisme. Par ailleurs je suis favorable à l'installation de cellules de déradicalisation dans les centres pénitenciers pour éliminer cette idéologie néfaste qu'est le totalitarisme islamiste. Oui, je n'ai pas peur d'employer les mots et je continuerai à les employer.
Concernant la rétention préventive, je suis favorable à une telle disposition à condition que la loi encadre la mesure, et ce de manière conforme à la Constitution. Les libertés publiques doivent malgré tout êtres préservées, et j'y tiens.