Karl Lacroix-Hanke a écrit : ↑12 déc. 2017, 07:52
Transalpie - Terre de Foi (journal chrétien)
Il y a quelques jours, le pâpe François s'est rendu en Birmanie. J'ai suivi avec attention cette visite comme beaucoup d'entre vous, préoccupés par le sort des minorités Rohingyas sur place. Cette visite était salutaire. Elle contribue selon moi à mettre en lumière la situation de précarité des Rohingyas, à donner du sens à l'énorme élan de générosité qui s'est créé en leur faveur.
Le pâpe François a insufflé davantage d'espoir et d'amour à ces personnes, comme il le fait souvent lors de ses déplacements.
Force est d'admettre qu'humanisme et chrétienté sont liés, de façon beaucoup plus intime que nous l'imaginons. On ne peut pas renier l'héritage culturel de la religion dans notre civilisation, des valeurs qui ont été transmises à travers les générations : l'amour de son prochain, la paix, la solidarité.
Si vous reconnaissez des valeurs frôceuses dans cette liste, c'est bien normal. Notre pays s'est fondé dessus.
L'amour de son prochain passe par son respect, qui lui-même n'est possible qu'avec de la tolérance. C'est ainsi que nous sommes capables de vivre les uns avec les autres, d'accepter nos différences, physiques, morales, philosophiques. Car l'important n'est pas ce que chacun est mais ce que nous sommes lorsque nous vivons ensemble. Dans la Bible, Jésus ne s'est pas aimé lui-même. Il a aimé les autres, sans condition, allant même jusqu'à pardonner à ceux qui lui avaient porté atteinte.
La paix est bel et bien un combat, millénaire. Elle ne peut exister sans diplomatie, sans modération. Il n'y a pas, contrairement à ce que l'on peut entendre, un peuple européen, un peuple africain, un peuple arabe, un peuple asiatique ou américain. Il n'y a que des citoyens du monde, des êtres humains qui pour 90% d'entre vous, cherchent à vivre et à survivre. Pourquoi perdre du temps à la guerre, au massacre, lorsque l'on devrait plutôt s'acharner sur les maladies, sur la pauvreté et le désespoir ? Pourquoi gâcher notre énergie à tuer alors que nous pourrions l'employer à vivre, mieux et ensemble ?
La solidarité est ce qui nous coordonne. Ce qui fait que nous nous arrêtons dans la rue pour donner à un mendiant. Ce qui fait que des associations existent et oeuvrent, dans des centaines de milliers de domaines, à travers le pays et le monde, pour installer de l'eau potable, pour offrir aux enfants des jouets, des lunettes ou encore pour donner aux familles de la nourriture. La solidarité, c'est ce qui fait que nous sommes cohérents avec nous-mêmes. C'est ce qui nous rends humains.
Nous vivons une époque troublée, où au nom d'une doctrine nauséabonde et terroriste, des innocents sont tués et violentés. Au nom du doute, nous remettons en question nos valeurs. Tout cela n'a qu'un but, nous faire perdre la foi et nous détourner du message originel. Ne tombons pas le piège et ne nous laissons pas avoir par ces chimères. La foi est notre épée. La loi, le droit, notre bouclier.
C'est ce que le Pâpe François a voulu nous rappeler, en Birmanie, dans un message universel et humaniste.