Elections générales 89 : Débat sur l'éducation et la culture

[Alessandra Ansaldi]

LE! (11/12)

Pas de souci pour le burger Kévin, il faut savoir apprécier les choses simples.

Puisque monsieur Citron évoque le classement de Shanghai, je tiens à rappeler que ce classement est une tartufferie géante, favorisant par essence les pays anglophones puisque seules sont comptabilisées les publications en langue anglaise, ce qui constitue un problème majeur en ce qui concerne les sciences sociales notamment, où la langue anglaise n'est pas majoritaire. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis n'ont donc aucun mal à y être performants et à nous faire croire que leur modèle de ruine étudiante est un paradigme absolu.

Endetter un jeune pour toute sa vie, ce n'est pas le pousser à l'investissement, c'est risquer de gâcher ses études par des problèmes d'argent, c'est nier la responsabilité de l'Etat dans la formation des générations futures, c'est creuser encore plus les inégalités selon le milieu social, c'est un acte irresponsable.

Monsieur Brimont parle d'un système peut-être pas parfait, le problème est qu'on ne peut pas se permettre d'approximation sur ce sujet, c'est l'avenir de nos enfants qui est en jeu.

C'est une situation qui rappelle que la vie politique n'est pas comparable avec nos emplois. A une table de poker, je pouvais me permettre un risque, si je me plante, ce de l'argent qui est perdu, en politique nous devons prendre des décisions qui risquent des vies humaines, les enjeux ne sont pas les mêmes.

[Karl Lacroix-Hanke]

Karl Lacroix-Hanke - ADF (11/12) :

Sur ce qu'évoque Monsieur Citron, il y a bien une notion de décrochage qui joue dans le cursus universitaire. J'en parlais tout à l'heure, 80% d'échecs en première année. C'est énorme et cela témoigne d'un véritable problème de fond. Je pense que le lycée doit être le pont vers la vie professionnelle ou la vie universitaire.

Je pense que nous ne préparons pas assez à l'université. On a mis beaucoup de choses en place pour l'insertion dans le monde du travail, l'apprentissage, l'alternance, les stages. C'est très bien, mais il n'y a pas d'accompagnement sur l'apprentissage de la vie adulte, l'autonomie.

Les parents sont sensés assumer ce rôle et faire la transition. Or, bien souvent, on ne leur donne ni aide, ni moyen pour y parvenir. Nous serions favorables à la mise en place d'un véritable politique d'accompagnement pour les nouveaux majeurs, en centralisant toutes les informations utiles et pourquoi pas, en leur laissant la possibilité de faire, lors de leur passage en lycée, un stage dans un établissement d'enseignement supérieur, afin qu'ils puissent prendre leurs marques, avoir un aperçu et se préparer. Et comme le numérique est l'avenir de notre société, je pense que nous devons miser dessus pour renforcer la diffusion des informations et des conseils pratiques.

Je vous entends parler d'autonomie des universités, je pense que notre priorité devrait d'abord être l'autonomie des jeunes.

[Claude Morvan]

T&S - Intervention n°7

L'autonomie des jeunes n'a rien d'incompatible avec l'autonomie des universités. Opposer les deux est idiot, puisque in fine l'objectif à atteindre est un enseignement supérieur efficace, émancipateur et préparant au mieux pour l'insertion professionnelle. A ce sujet, vous devriez écouter M. Valbonesi, qui est un expert dans le domaine comme sa dernière sortie sur PluzIn l'a bien montré.

L'autonomie des universités doit s'accompagner de véritables politiques de campus. Les universités, repensées à l'échelles des sites universitaires, c'est à dire des villes, auront en charge également la vie étudiante, en lien étroit avec les collectivités. Ainsi les enjeux d'épanouissement et de réussite des étudiants pourront être réellement palpables à tous les échelons.
Je suis sensible à l'argument de la facilité administrative. En Tyrsénie, nous mettrons en place le guichet unique étudiant, géré par les universités, permettant de régler toutes les démarches administratives très facilement, notamment par le numérique.
Concernant la réussite, il faut effectivement que les deux années avant l'université préparent à l'enseignement supérieur, c'est ce que nous avons élaboré en Tyrsénie.

[Eduardo Belfort]

Eduardo Belfort - PLC (11/12) :

Madame Ansaldi,

Lorsqu'il s'agit de critiquer et fustiger les Etats-Unis, vous, comme vos compères de l'extrême-gauche, de la gauche, du centre et de la pseudo droite, vous ne manquez jamais de bonnes volontés. Votre haine aveugle envers ce pays vous fait passer pour de sacrés imbéciles.

Chaque propos tenus par les anti-américains de pacotille présents ici sur ce plateau me font bien rire, sachant que l'essentiel des technologies qui permettent la mondialisation accélérée actuelle et contre laquelle certains bien pensants pestent à longueur de temps tout en utilisant en même temps leur smartphone ou leur ordinateur portable, internet à très haut débit, etc. sont américaines.

Manque de bol pour les antisionnistes/antisémites que vous êtes tous, puisque ce qui n'est pas américain est le plus souvent israélien.

On pourrait ajouter que l'essentiel des aides et des actions humanitaires dans le monde sont également américaines.

Enfin, faut-il rappeler que sans les Etats-Unis, l'Europe occidentale aurait connu un tout autre destin à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale.

Pour toutes ces raisons et bien d'autres encore, j'aime les Etats-Unis ainsi que le peuple américain, et je continuerai à les aimer même si cela me vaut les railleries des crétins dans votre genre qui ne mérite que mon mépris en parlant de "l'impérialisme américain".

[Alessandra Ansaldi]

LE! (12/12)

Quand un pays impose à un autre une dictature pendant un demi-siècle, il doit s'attendre à un regard critique, je suis fière de ne pas être une américanolâtre parce que j'estime que la Frôce c'est une nation, pas un paillasson et qu'imposer la dictature à un pays tiers c'est une ingérence inacceptable pas un cadeau venu du ciel pour lequel on devrait remercier ses seigneurs. C'est pour ça que nous sommes si proches de beaucoup de pays d'Amérique Latine, nous avons vécu cette brutalité commune.

On parle beaucoup du rôle des Etats-Unis dans la victoire contre le nazisme, mais on oublie bien trop celui de l'Union Soviétique. Les soviétiques ont payé un tribut bien plus lourd et ont causé de plus lourdes pertes à l'armée allemande, c'est un fait, les Etats-Unis ont surtout apporté un support matériel. D'ailleurs les français des années 40 ne s'y trompaient pas, 56 % d'entre eux voyaient en l'URSS le principal pourfendeur du nazisme, aujourd'hui la proportion est inversée, de là à parler de propagande douce par les films de guerre, il n'y a qu'un pas que je franchis allégrement. Et tant qu'à parler de reconnaissance, les étasuniens sont bien ingrats vis à vis des français et des espagnols pour leur rôle durant la guerre d'indépendance.

Et je rappelle qu'on peut apprécier les apports culturels et technologiques des Etats-Unis sans apprécier leur action diplomatique.

[Anaïs Bérenger]

MARR (12/12)

Quelle prose affectueuse adressée par Eduardo Belfort aux Etats-Unis!

L'essentiel des produits issus des nouvelles technologies, c'est la main d'oeuvre chinoise. Et en plus de savoir construire ces produits, les asiatiques savent les concevoir comme en Corée du Sud avec Samsung. Mais quid des répercussions négatives de la surproduction américaine qui vend des biens sans se poser la question de leur nocivité ? Parlons de leur conception de l'agroalimentaire où le carnivore doit avaler une vache sous antibiotiques ou encore l'accro du high-tech ne se poser aucune question sur les risques d'un usage intempestif du wifi ou du portable dont on sait depuis peu qu'il porte atteinte à la qualité du sperme ?

Comme l'évoque avec brio Mme Ansaldi, ce sont les troupes soviétiques qui ont le plus versé de leur sang pendant que les Etats-Unis se posaient la question de savoir s'il était pertinent de s'ingérer dans les affaires européennes.

L'impérialisme étatsunien existe et il tue. Il tue par la guerre avec le désastre du bilan irakien ou japonais en 45. Il tue économiquement par son dollar qui ne vaut plus rien sans la pratique du quantitative easing ou encore avec des "assassins financiers" chargés de corrompre les élites politiques du Tiers-Monde si l'on s'en tient au témoignage de John Perkins. Et il tue environnementalement avec un mode de consommation qui, s'il était équivalent au reste de l'Humanité, achèverait de détruire la planète.

[Eduardo Belfort]

Eduardo Belfort - PLC (12/12) :

Ha ! Parlons-en de l'URSS, qui n'est entrée en guerre contre l'Allemagne nazie que suite à la décision de déclencher l'opération Barbarossa. Avant cela, le pacte germano-soviétique avait scellé l'entente entre ces deux régimes totalitaires et sanguinaires. Sans cela, les russes et tous les sales communistes d'Europe n'auraient jamais combattu le nazisme.

Les Russes n'ont fait que riposter à une attaque et en ont profité pour occuper la moitié de l'Europe pendant plus de 40 ans. Et la vie quotidienne des européens de l'Est sous les états satellites de l'URSS à cette époque, on sait tous ce que cela a donné. Vous vous faites l'avocat du diable tout en tapant sur les Etats-Unis, qui n'ont, n'en déplaise à Madame Ansaldi, pas uniquement apporté un support matériel. Ce genre de remarque est une insulte envers les centaines de milliers d'hommes venus mourrir sur notre continent au nom de la Liberté.

Bérenger, si le communisme vous fascine toujours autant, aller vous exiler en Corée du Nord et fichez-nous la paix !

Eduardo se fixa la caméra.

Mes chers compatriotes,

Ce débat vous aura permis de voir que nos adversaires sont prêt à user des plus viles méthodes afin de déformer la réalité. Pour eux, l'Etat est la solution à tous nos problèmes. Ce qu'ils feignent d'ignorer, c'est que l'Etat EST le problème.

Dimanche, faites le bon choix !

[Julia Blum]

RPL (8/12)

Je partage la dernière observation de Monsieur Belfort, "l'Etat est le problème". En regardant de plus prêt, l'état créé un cadre qui empêche des énergies novatrices de créer de nouvelles choses. Le Rassemblement Pour la Liberté souhaite limiter l'action de l'état et rendre aux citoyens la liberté.

En Antsiranana, nous avons donné de la liberté aux écoles et aux enseignants. Nous souhaitons transposer cette réussite au niveau nationale. En donnant de la liberté à notre corps enseignant, nous permettons une vraie agilité de notre enseignement pour répondre aux besoins de la jeunesse frôçeuse. Le RPL veut continuer à rendre de la liberté à nos concitoyens.

[Karl Lacroix-Hanke]

Karl Lacroix-Hanke - ADF (12/12) :

Madame Blum, quand vous dites que l'Etat est le problème, je me demande si vous avez bien réfléchi à la question.

Parce que sans l'Etat et sans les Provinces, sans leur interventionnisme, il n'y aurait jamais eu de plan d'urgence en faveur d'Antsiranana.

Alors si je peux concevoir que quelqu'un comme Monsieur Belfort qui n'a jamais eu de responsabilité politique tienne ce discours, je m'interroge sincèrement sur vous. Je me demande où vous étiez ces deux dernières années. Avez-vous été Gouverneure ou bien figurante des intérêts privés ? Avez-vous bien lu l'accord que vous avez signé et qui mobilise l'état, dans son ensemble, en faveur de votre province ?

Sans Etat, qui organisera l'école ? Les entreprises ? Les individus ? Les groupuscules religieux ? Qui donnera la chance à chacun de réussir ?

Il n'y avait pas beaucoup d'énergies novatrices autour de la table lorsqu'il a été question de rassembler sur la détresse des antsirananais. Il n'y en a jamais beaucoup lorsqu'il s'agit de favoriser l'égalité des chances dans les zones difficiles ou d'offrir à chaque élève un suivi personnalisé et rapproché.

L'Etat est le problème de ceux qui ne veulent jamais apporter aucune solution, qui n'en ont pas le courage. Pour l'ADF, l'Etat est indispensable, il a un rôle à jouer pour réguler et pour encadrer, avec parcimonie et pragmatisme. C'est notre projet.

[Claude Morvan]

T&S - Intervention n°8

Il est certain que ce ne sont pas les enfants de PDG qui vont souffrir de la libéralisation extrême de l'enseignement. Leurs parents auront toujours de quoi payer les écoles les plus chères, les écoles privées, privées de racailles, je me comprends. Personnellement, j'ai une valeur qui est sans doute curieuse à vos yeux, je le conçois : l'égalité. Je considère qu'un enfant qui naît dans un bidonville d'Antsiranana n'a pas les mêmes chances de réussite qu'un enfant de Tosla-les-Bains. Mon but est de lutter contre ce déterminisme social.

Par exemple, en Tyrsénie, nous avons réduit à 2 ans l'âge de scolarisation dans les zones d'éducation prioritaires, car dans bien des cas il est primordial que l'instruction commence tôt afin de réduire les inégalités qui se creusent dès la petite enfance. Nous avons également créé un service public du soutien scolaire, car certains ne peuvent travailler à la maison dans les mêmes conditions que d'autres, c'est sûr que pour réussir ses devoirs de mathématiques il est plus avantageux d'avoir un père médecin qu'une mère ouvrière.

Sur l'éducation, le RPL montre son visage le plus horrible, celui qui est moins à la mode car il ne concerne pas le cannabis ou le porno mais bien l'avenir de nos enfants. Je pense donc que vous devez partir au plus vite du pouvoir pour retourner à votre juste place : les discussions de fin de soirée de BDE d'école de commerce.