Elections générales 89 : Débat sur l'éducation et la culture

[Eduardo Belfort]

Eduardo Belfort - PLC (1/12) :

Bonsoir à tous,

Je vous écoute, abasourdi depuis tout à l'heure. La tournure du débat est aberrante. Heureusement que Monsieur Brimont ici présent est là pour recentrer le sujet sur les sujets initiaux.

En matière d'éducation, tout comme le MPD, nous souhaitons l'établissement de la tenue unique à l'école primaire et au collège. Par ailleurs, nous voulons consacrer la moitié du temps scolaire en primaire à l'apprentissage des langues officielles que sont le français, l'espagnol et l'italien et développer les programmes scolaires d'apprentissage dès la fin du collège. Nous désirons également la remise en place des cours obligatoires de culture religieuse au collège et au lycée, portant sur le christianisme, le judaïsme ou encore le bouddhisme. Enfin, il est primordial pour nos jeunes de leur inculquer l'amour de la Nation, c'est pourquoi nous envisageons le rétablissement de la cérémonie du « lever de drapeau » quotidienne en primaire et au secondaire.

Ensuite, contrairement à l'ensemble de la classe politique, nous militons pour l'autonomie complète des établissements scolaires ainsi que la mise en place d'un système de chèque éducation. Le but étant de de garantir une véritable liberté de choix aux familles. Ce système permettra aux parents de financer directement l'école dans laquelle leur enfant sera scolarisé. Ils financeront directement l'école de leur choix et non forcément l'école qui leur aurait été imposée par un mécanisme de carte scolaire.

[Alessandra Ansaldi]

LE! (1/12)

La tenue unique a tout du gadget inutile, là où elle a été rétablie après un abandon, comme dans l'outre-mer français, il n'y a eu que très peu de progrès sur la vision des inégalités par les élèves.

La raison est simple, c'est qu'un ado cherchera toujours à de distinguer d'une manière ou une autre, pour contrer la politique d'uniformes, beaucoup de lycéennes japonaises jouent sur la longueur de leurs chaussettes pour se distinguer, que faire pour une uniformité parfaite ? Coupe de cheveux unique aussi ?

Si la droite est si friande de la tenue unique, c'est pour cacher la misère plutôt que la combattre, c'est la même logique que les arrêtés anti-mendicité. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une meilleure éducation et d'une lutte contre les inégalités, pas de votre gadget grotesque.

Concernant la "liberté des parents", parlons plutôt de liberté de ghettoïser, nous aurons d'un côté des établissements sans grande profondeur, payés au minimum de subvention, qui seront surement sous influence de sociétés comme "Teach For All", alias la machine à abolir l'esprit critique, et de l'autre des établissements inaccessibles aux moins aisés qui rouleront sur l'or et auront des taux de réussite de 100 %. Avec une telle mentalité, je comprends mieux que vous ayez besoin d'un cache-misère pour les inégalités.

[Anastasia Mendoza Ojeda]

CUL (3/12)

Ceux qui luttent avec tant d'acharnement contre la valorisation de la sexualité sont souvent drogués à la violence, ils ont peur de perdre leur fond de commerce électoral. Si vous devenez heureux et optimistes, il n'y aura plus aucune opportunité de vous dévier de considérations économiques avec le grand méchant arabe.

Il y a un lobby de la violence dans ce pays, regardez à quel point le gouverneur de Catalogne a été énergique pour interdire à Nexio d'effectuer son travail de fournisseur d'accès à internet. Le respect de la classification catalane est un faux débat, la TV espagnole ne respecte pas non plus la classification catalane, elle est pourtant reprise sur tous les bouquets satellite sans que personne ne s'en émeuve.

Quand une province se met à traiter sa voisine bien plus mal que n'importe quelle puissance étrangère, c'est qu'il y a panique à bord. Le Gouverneur avait simplement peur que la sexualité remplace la violence dans les esprits, car il sait que si cela se produit, ses sorties sur les contrôles migratoires ne feront plus peur à personne.

L'usage du sexe à des fins positives est une voie d'avenir, nous allons rendre leur optimisme aux citoyens, terrasser la culture de la violence, créer une opportunité économique pour une industrie méprisée par les moralistes. Cela est plus ambitieux que croire qu'on va oublier les inégalités sociales par un bout de tissu standardisé.

[Valentin Ravolo]

MARR (1/12)

Suis-je le seul à être choqué par la vision de la laïcité portée par le PLC ?

Parler des uniformes, c'est amusant quelques minutes, mais c'est secondaire par rapport à cette attaque aux principes de la Fédération.

Privilégier une religion sur une autre en restreignant à 3 les religions étudiées, les 3 n'étant même pas les plus représentatives, c'est une atteinte violente à la laïcité.

Madame Ansaldi parlait de prendre garde à l'athéisme d'Etat dans son édito pour La Lumière, personnellement ce qui m'inquiète ce serait plutôt l'islamophobie d'Etat qu'essaie de nous imposer Eduardo Belfort, en transformant toute une catégorie de citoyens en individus de seconde zone. Après les musulmans qui sera ciblé ? Les syndicalistes ? Les opposants politiques ?

Souvenons nous du poème de Niemoller, il est aussi crucial de nous attaquer aux injustices faites aux autres qu'à celles faites à soi-même.

« Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste.
Quand ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate.
Quand ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste.
Quand ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »

Le PLC est dangereux pour la laïcité, dangereux pour la liberté, dangereux pour la justice, dangereux pour la démocratie et dangereux pour la Fédération toute entière, ne vous laissez pas berner.

[Eduardo Belfort]

Eduardo Belfort - PLC (2/12) :

Madame Ansaldi,

L'uniforme à l'école n'a rien d'un gadget inutile et ne revêt pas qu'un intérêt en terme d'égalité, il permet également le retour à l'ordre. En effet, il n'échappe à personne que l'école est de nos jours confrontée à de réels problèmes disciplinaires. L'uniforme symbolise le retour à l'âge d'or de la discipline. Dans la tête des gens, l'uniforme scolaire s'inscrit dans une vision autoritaire de l'éducation. Loin de moi l'idée de revenir à la rigidité d'antan telles que les punitions physiques. Mais nous devons retourver une certaine rigueur. Le Maître ou la maîtresse doit être aimé, craint et admiré.

Concernant la liberté de choix des parents, vous faites preuve de malhonnêteté. Chaque école sera tirée vers le haut et proposera un enseignement de qualité, celles qui ne le proposeront pas ne seront tout simplement pas fréquentées et devront s’aligner sur la qualité d'enseignement des autres écoles. C'est le jeu de la réelle concurrence, qui favorise toujours les "consommateurs". Dans le cas présent, les "consommateurs" sont les parents cherchant une bonne école pour leurs enfants, quelque soit leurs origines sociales.

L'ensemble des écoles privées seront tirées vers le haut, la concurrence entre elles le permettra. Enfin, le système de chèque éducation permettra, ne vous en déplaise, le libre choix pour les parents. Le tout, garantira à nos générations futures, un enseignement de qualité, sans l'intervention de l'Etat-providence.

[Alessandra Ansaldi]

LE! (2/12)

Nous voyons déjà quotidiennement les merveilles de l'éducation inégalitaire aux Etats-Unis, avec des établissements secondaires ruinés contraints d'accepter des enseignants formés par les entreprises pour transformer les écoles en usines à décérébrer, pour former des employés dociles qui accepteront n'importe quel ordre car on leur a appris que la discipline était la valeur suprême. Je recommande aux téléspectateurs du débat de regarder le film "Compliance" pour comprendre le modèle de société auquel vous nous préparez.

D'ailleurs vous ne vous cachez même pas de vouloir mettre la discipline comme valeur suprême. Dans la vie, il y a deux types de règles, les règles utiles à la vie en société qui régissent du mieux possible les rapports entre individus et les instruments d'oppression. Quand une règle est inutile, c'est un instrument d'oppression. La différence entre vous et moi, c'est que vous accordez une valeur suprême à l'obéissance aveugle, l'école que je propose, c'est l'esprit critique, savoir distinguer les deux, ainsi une règle juste sera mieux comprise et respectée de bon cœur par tous ceux qui font preuve de bonne volonté, alors qu'un instrument d'oppression sera rangé à sa place, c'est à dire la poubelle.

Nous n'obtiendrons pas à la fois le calme à l'école et une société de grands esprits en jouant les père fouettard, nous réussirons en faisant en sorte que chacun accepte des règles utiles et justes de son propre chef.

[Américo Montanes]

"La culture lutte !" disait-on, goguenard, dans mes années lycée.

Force est de constater qu'elle n'en a pas fini, malheureusement. Faut-il nier l'individu comme le propose le PLC sur ces questions ? Ou glorifier l'individualisation de masse, quitte à favoriser le rejet de l'Autre si le processus est mal maîtrisé, comme le propose la CUL ? Heureusement qu'il existe différents degrés sur cette échelle. Certains me semblent plus acceptables.

"La culture, c'est ce qui reste quand on a tout oublié", disait Herriot. Or que reste-t-il de l'Homme quand on a tout oublié ? Ses relations. C'est la vie en société qui nous cultive et qui nous forme. Vouloir isoler pour focaliser l'individu sur ses propres besoins et ses propres sensations, est louable. "Connais-toi toi-même" disait Socrate. Mais ce n'est pas suffisant. L'Homme a besoin de l'Homme. L'interdépendance nous construit. Elle est un bénéfice autant qu'une contrainte pour nous autres qui avons une propension naturelle à mépriser celui qui ne pense pas comme nous. Mais justement ! L'Homme est ainsi fait qu'il ne peut vivre sans société, remarque Kant. Pourquoi ? Parce qu'il a besoin des autres pour se dépasser lui-même.

Alors sur ces questions, la position du MESS est simple : recentrer la formation autour de l'échange, et la culture autour du débat.

[Eduardo Belfort]

Eduardo Belfort - PLC (3/12) :

Monsieur Ravolo,

J'ai beaucoup entendu parler de vous, notamment sur les réseaux sociaux. C'est donc vous l'agitateur antifa obnubilé par le PLC qui n'existe qu'à travers nous ? Et maintenant vous vous lancez en politique sous l'étiquette rouge du MARR. Bien, bien.

Vous craignez donc l'islamophobie d'Etat ? Mais pourquoi dont ? Vous qui, paraît-il, aimez les statistiques et les comparaisons grotesques, sachez que "statistiquement", vous avez plus de risques de mourir par la faute du tabagisme passif ou assassiné pour des raisons passionnelles que tué par un islamophobe.

Qu'est ce qui tue de nos jours, l'islamophobie ou l'islam ? Tout le monde connait la réponse.

Le christianisme, le judaïsme et le bouddhisme sont des religions, les deux premières sont même nos racines, et non des idéologies totalitaires et meurtrières. L'islam, sous sa forme militante actuelle, représente le premier danger pour l'Occident. Pas une seconde je n'imagine laisser nos enseignants apprendre les préceptes du Coran à nos jeunes. Car voyez-vous, j'ai déjà essayé de lire le coran, et il est question de haine et de violence, de soumission et de meurtre.

Monsieur Ravolo, je trouve profondément risible le fait de vous voir brandir la menace que représenterait le PLC pour la Frôce, surtout, quand on connait vos propensions à minimiser la menace qu'est l'islam radical, aux lendemains même des attentats islamistes de Casarastra.

[Kévin Léonard]

Kévin Léonard (2/12)

Géniales les propositions du PLC, ya pas à dire ! Si nous voulons disséquer encore un peu plus notre système éducatif, nous appellerons Belfort Service.

Le fameux argument de l’apprentissage généralisé dès le collège, ce n’est ni plus ni moins qu’une manière de faire de la sélectivité avec les pré-ados : en gros, on trie le bon et on l’envoie en filière générale, et on recycle ce qui est mauvais ou trop pauvre dans les voies d’apprentissage. J’ai une toute autre vision : quand je mange un Maxi Burger Cheddar, je n’en laisse pas une miette, y compris la salade que je n’aime pourtant pas.

Il faut laisser sa chance à chaque jeune, et ne pas se débarrasser de ceux qui ont accumulé du retard car s’ils sont dans cette situation, ce n’est pas leur faute mais celle du système scolaire. Accompagnons davantage, de manière personnalisée si possible. L’apprentissage c’est exigeant, et à 14 ans je ne pense pas que l’on dispose de la maturité suffisante pour travailler, chaque chose en son temps. Moi j’ai fait un apprentissage dans la cuisine, et maintenant je suis au chômage car je suis un branleur intersidéral. J’étais trop jeune à l’époque, c’est tout. Ne généralisons pas ce type d’erreur.

Et l’argument de l’autonomisation, c’est un peu du même ressort. On veut faire de nos collèges et lycées des laboratoires de l’entreprise privée avec des jeunes qui ne sont pas encore en mesure d’évoluer dans un tel environnement. C’est complètement absurde, Eduardo.

[Eduardo Belfort]

Eduardo Belfort - PLC (4/12) :

Monsieur Léonard,

Vous avez une vision biaisée de l'apprentissage généralisé dès le collège, l'idée n'est pas de faire de la sélectivité avec les pré-ados. D'ailleurs, à mon sens, la filière générale n'est absolument pas la voie de la réussite à tous les coups. Nombreux sont les élèves qui n'aiment pas les études et qui finissent par devenir des élèves perturbateurs tellement ils s'ennuient, jusqu'à être déscolarisés sur le long terme. Certains jeunes ne sont pas fait pour de longues études et théoriques et il n'y a pas de mal à cela. Ils ont d'autres qualités. Ils pourraient davantage s'épanouir dans une formation en apprentissage afin d'apprendre un métier concret. En cela, nous laissons sa chance à chaque jeune.

Vous nous parlez de votre cas personnel dans l'apprentissage dans la cuisine. Il semblerait que cela a été un échec et vous m'en voyez désolé. Mais ne généralisez pas votre profil à l'ensemble de nos jeunes. Le cas de l'un, n'est pas forcément le cas de l'autre.

Ensuite, sur l'autonomie complète des établissements scolaires, en quoi cette proposition viserait à faire de nos collèges et lycées des "laboratoires de l'entreprise privée" ? Il s'agit simplement pour ces établissement de disposer d'une grande liberté d'organisation pédagogique et de pouvoir librement embaucher ses professeurs.